Resident Evil : The Outcast Chronicles
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Resident Evil : The Outcast Chronicles

1998 : Destruction de Raccoon City. 2001 : Affaire Rockfort Island. 2003 : Chute d'Umbrella et avortement du projet T.A.L.O.S. 2009 : Echec du projet Uroboros et mort supposée d'Albert Wesker. 2010? L'histoire reste à écrire...
 
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 Haunting Memories... [Libre]

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Hippolyte Van Heidegger

Hippolyte Van Heidegger


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MessageSujet: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeDim 20 Juin - 2:44

Hippolyte parcourait les rues de Londres depuis un moment, seul, comme à son accoutumée. La nuit était tombée depuis quelques heures, et les murmures de la ville, qui s'apprêtait à ouvrir les portes de son monde nocturne, à s'offrir comme une prostituée à son client, avec la même résignation, lui parvenaient, étouffés par la distance. Il errait dans les docks, anonyme parmi les ombres, son regard bleu sombre baissé, d'un pas lent qui contrastait avec ses mouvements de danseur qu'il affectionnait d'adopter quand il assurait ses cours à l'université. Il était vêtu d'un long imperméable noir, sa main droite plongée dans la poche, non par nonchalance, mais bien parce qu'il tenait dans sa paume la crosse d'une arme. Il s'arrêta à un croisement, porta son regard sur les conteneurs qui stationnaient ici depuis un temps qu'il ne saurait définir. De ces caisses métalliques, l'allemand ignorait ce qui se trouvait. Il ne pouvait que fantasmer, supputer.

Il les contempla, immobile. De cet homme bichromatique, le pâle contre le sombre, le seul détail choquant était l'oeil rouge de sa cigarette, dont il tirait régulièrement des bouffées qui allaient rejoindre le fog ambiant de la capitale britannique. Il imaginait, derrière les cloisons d'acier, les terribles secrets que le Consortium conservait. Il imaginait d'autres caisses métalliques, plus petites, contenant des documents, des substances, le fruit des expériences morbides d'Umbrella et de leurs héritiers. Il imaginait des existences défaites, il imaginait des jeunes femmes comme Elizabeth Kurtzmann, suppliciées jusqu'à en perdre la raison, violées au plus profond de leur intimité, puis lâchées dans les rues, pour tester leur instinct de survie, comme de vulgaires animaux... Il revoyait les pupilles cerclées de rouge, le sang, la demande, la supplication... Son coeur se serra à ce souvenir.

Hippolyte Van Heidegger n'avait jamais ressenti pour sa personne une quelconque estime. Il se nourrissait de la souffrance des autres, il la volait pour mieux la ressentir. Il se considérait comme un outils, comme le bras armé d'un dieu de la vengeance, Némésis grecque dans toute la splendeur d'un fumeur de gitanes.

Misereatur tui omnipotens Deus, et dimissis peccatis tuis, perducat te ad vitam aternam...

Leurs yeux. Il se voyait en eux. Il saisissait les sentiments contradictoires qui se bousculaient en eux quand ils voyaient paraître l'ange de mort. De l'incompréhension, de la panique, de la résignation, puis de l'abandon et enfin de la reconnaissance quand il leur apportait la délivrance... Il préférait accomplir son rituel à mains nues, c'était préférable. Le contact était important pour qu'ils entendent les paroles réconfortantes de Dieu. Non pas qu'Hippolyte soit un fervent catholique. Mais, à l'image du héros du chef d'oeuvre de Burgess, l'Orange Mécanique, il aimait agrémenter sa cérémonie par des mots qui lui semblaient justes. Et pour lui, la confession et le rituel d'absolution latins étaient ce qui se faisait de mieux dans la matière.

Indulgentiam, absolutionem et remissionem peccatorum tuorum tribuat tibi omnipotens, et misericors Dominus. Amen.

Il les tenait dans ses bras jusqu'au bout. Il n'avait pas besoin de leur expliquer qui il était. Tout passait de nouveau dans le regard rêveur de l'allemand. Dans le contact. Dans la vision du tatouage à l'encre bleue, qui n'était pas sans rappeler les numéros attribués aux déportés dans les camps nazis... Une fois la besogne terminée, Hippolyte s'occupait de laver les corps, de les enterrer et de leur rendre leur dignité. Cela pouvait prendre un temps fou, mais le jeune homme était quelqu'un de patient et de méticuleux.

Dominus noster Jesus Christus te absolvat : et ego auctoritate ipsius te absolvo ab omni vinculo excommunicationis, et interdicti, in quantum possum, et tu indiges.


Depuis son arrivée à Londres, bien que récente, il avait été immanquablement attiré par le mystère des conteneurs des docks. Ces boîtes qui n'appartenaient à personne, qui se tenaient à l'écart du fret habituel, et que personne ne réclamait, les laissant paisiblement rouiller sur les bords de la tamise. Il n'y avait même pas de système de chargement, déchargement, dans la plus pure tradition mondialiste du groupage/dégroupage. Hippolyte s'approcha, curieux, et examina de plus près les conteneurs. Ils étaient fermés soit par une porte codée, soit par un énorme cadenas. Il regarda autour de lui, vérifiant que la voie était libre, s'approcha de la porte du conteneur le plus proche. Il sortit de sa poche un PDA, dont il brancha la fiche USB sur le code. Il commença une tentative de piratage.
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Alma
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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeJeu 24 Juin - 23:04

Alma explorait les docks. Enfin, explorer est un bien grand mot. Non, en fait, elle s'était perdue. Une fois de plus. Le labyrinthe que formait les immenses caisses de métal ne faisait rien pour l'aider. Elle ferma son blouson, frissonnant sous le vent froid. Elle laissait ses pas la guider, pensant qu'elle finirait bien par trouver la sortie un jour. Peut être. La jeune fille soupira.

Décidément...j'ai un sérieux problème avec l'orientation. Je sais absolument pas où je suis ni même ce que je fais ici ?

Entre les junkies qui se droguaient à l'ombre des caisses, et les fantômes humains qui hantaient les docks, Alma se sentait relativement en danger. Refusant la seringue qu'un jeune homme lui tendait, elle accéléra le pas, mal à l'aise. Elle se sentait suivie, ce qui était le cas. Un homme, un gros gabarit, la pistait depuis une vingtaine de minutes. Ce n'était certainement pas pour des intentions très louables. Courant presque, elle tourna plusieurs fois pour le semer. Rien n'y fit. Il ne lâchait pas prise. Pire que cela. Deux autres hommes s'étaient joints à lui.

Je vais avoir un gros problème si ils me chopent. Parce que bon...je me vois mal les tuer en faisant appel à l'Autre. Ça va encore se finir en carnage. Y en a marre !

Elle regarda autour d'elle. La nuit noire enveloppait tout. Elle grimpa sur une des caisses et se mit à courir au-dessus du dédale. Parfaitement silencieuse, se fondant dans la nuit. Elle pensait semer ainsi ses...poursuivants. Le vent se faisait plus fort, elle attacha ses cheveux, qui lui volaient dans les yeux en jurant. Si elle ne voyait rien, dieu seul sait sur quoi elle risquait de tomber.

Après plusieurs minutes de course, elle avisa le bord d'une caisse et sauta, pour regagner la terre ferme. Elle regarda autour d'elle, à nouveau, son regard vert aux aguets. Personne. Un sourire satisfait étira ses lèvres.

Admire la pro !!
Retourne toi...

Elle obéit et tomba nez à nez avec un homme assez jeune, une cigarette aux lèvres, un PDA à la main, entrain de tenter d'ouvrir une des caisses. Sur la nuque de la jeune fille, son ancien numéro, souvenir d'Umbrella, quoique à moitié masqué par la cicatrice, était visible. Elle resta un moment immobile, étonnée puis articula, en souriant :

Alma : - Bonsoir. Excusez moi de vous déranger, monsieur.

Elle se retourna, ayant cru entendre des bruits de pas, les muscles tendus.

Vont me rendre parano ces malades !!


La jeune fille se retourna vers lui, esquissa un sourire désolé, visiblement navrée de le déranger.
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Hippolyte Van Heidegger

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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeMar 29 Juin - 13:54

Le système de sécurité du Consortium était le même que celui d'Umbrella. Autrement dit des portes à détruire, les unes après les autres. En général, cela ne posait pas vraiment de problème à l'allemand. Il lui fallait cependant du temps. Il opérait la plupart du temps chez lui, ce qui lui donnait un champ d'action plutôt souple et lui permettait de disposer de pauses entre deux crackages de mur. Mais là, il devait agir vite, et le code de ce cadenas était pour le moins corsé. Il venait d'abaisser le premier pare-feu, quand il perçut un mouvement. Il se figea, se retourna, sa cigarette coincée entre ses lèvres, dégainant son arme. C'était un vieux Walther PPK qu'il avait hérité de son père. Il pointait son arme vers une jeune femme qui semblait en décalage total avec l'ambiance des docks. Il plissa légèrement ses yeux, releva son arme. Il inclina légèrement la tête.

Hippolyte : - Vous ne me dérangez pas, mademoiselle. Je suis juste fortement étonné de voir quelqu'un tel que vous tomber du ciel.

Il se décala légèrement sur le côté, continuant d'attaquer inlassablement les défenses du système du Consortium. Il jetait quelques regards à la jeune femme.

Hippolyte : - Cela peut paraître maladroit de ma part, mais... N'est-ce pas dangereux pour une jeune femme de se trouver aux docks à l'heure où le péché prend possession des lieux?

Il restait très tranquille, pianotant sur son PDA, grimaçant légèrement quand le mur présenta quelques résistances. Une fois que le second mur fut brisé, il la regarda.

Hippolyte : - Pardonnez mon impolitesse.

Il rempocha son appareil, écrasa son mégot sous son talon, s'approcha et tendit la main à la jeune femme.

Hippolyte : - Professeur Hippolyte Van Heidegger, ravi de faire votre connaissance...

La lumière pâle du lampadaire éclaira un instant la nuque de la jeune femme. Le regard de l'allemand lut rapidement les chiffres et il esquissa un sourire.

Hippolyte : - Miss Alma.

Son regard, son expression... Rien ne trahissait de la malveillance. Il était juste friand du hasard et celui-ci devait leur être profitable, au moins pour lui, et peut-être pour elle, s'il s'avérait être adroit.
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Alma
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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeMar 29 Juin - 14:11

Hippolyte : - Cela peut paraître maladroit de ma part, mais... N'est-ce
pas dangereux pour une jeune femme de se trouver aux docks à l'heure où
le péché prend possession des lieux?

Alma : - Disons que je me suis plus ou moins perdue... Mais vous avez raison, j'aurais du choisir un endroit moins risqué pour m'égarer.

La jeune femme poussa un soupir exaspéré. Elle avait beau avoir étudié un carte de Londres pendant plusieurs heures, afin d'éviter de se perdre une fois de plus, ça n'avait pas raté, elle se retrouvait dans un des lieux les moins fréquentables de la ville.

Hippolyte : - Professeur Hippolyte Van Heidegger, ravi de faire votre
connaissance...

Elle lui serra la main, s'apprêtait à lui répondre quand il la devança :

Hippolyte : - Miss Alma.

Elle se figea. Et fouilla dans sa mémoire, à la recherche d'un éventuel Van Heidegger de sa connaissance.

Je connais quelqu'un de ce nom-là moi ?
Non. Méfie toi. Il me semble dangereux.
Et c'est toi qui me dis ça...


Elle plongea son regard d'émeraude dans celui de son interlocuteur, perplexe.

Alma : - Nous nous connaissons ? Je ne me souviens pas vous avoir rencontrer avant... Enfin si ma mémoire est comme mon sens de l'orientation, ça m'étonne pas. Mais là...excusez moi mais je ne m'en rappelle pas.

Elle scrutait l'ombre en même temps, n'oubliant pas les trois hommes qui la poursuivaient.

J'ai un don pour me mettre dans des situations pas possibles. Ou alors c'est les situations pas possibles qui ont un don pour venir à moi.


Elle détailla Hippolyte du regard. D'une élégance indiscutable, il ne dégageait rien de menaçant. Pourtant son autre personnalité était agitée, elle lui ordonnait de se partir sans plus de détails. Alma ne savait que faire, mais se tenait prête à parer toute éventualité.
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Hippolyte Van Heidegger

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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeMer 30 Juin - 2:53

Alma : - Nous nous connaissons ? Je ne me souviens pas vous avoir rencontrer avant... Enfin si ma mémoire est comme mon sens de l'orientation, ça m'étonne pas. Mais là...excusez moi mais je ne m'en rappelle pas.

Il lui sourit aimablement.

Hippolyte : - Non, nous ne nous connaissons aucunement. Enfin, en tout cas pas par les voies les plus traditionnelles. Je ne sais pas grand-chose de vous. Et vous ne savez absolument rien de moi, ce qui me place en position de force.

Il déverrouilla enfin le cadenas. La porte s'ouvrit silencieusement. Il sourit, satisfait de sa performance.

Hippolyte : - Mais avant de passer à un quelconque interrogatoire, je vous propose cordialement d'entrer dans ce conteneur. Je doute que nous y trouvions du thé et des petits gâteaux, mais c'est mieux que de rester dehors, surtout avec ce qui traîne.

Il entra lui-même. Tout ceci avait été dit d'un ton très professionnel et posé. Il gardait son arme à la main, mais ne la pointait plus vers la jeune femme. Il la regarda et dit gentiment.

Hippolyte : - Allons. Je suis en position de force théorique, mais je sais bien que vous ne craignez pas grand-chose du commun des mortels. Je ne vous inspire peut-être pas confiance, mais croyez-moi sur paroles. C'est mieux que de rester dehors. Ils vous ont repérée.

La porte était blindée et proposait un système de verrouillage électronique intérieur. Ce même intérieur était pour l'instant plongé dans l'obscurité, Hippolyte trouva l'interrupteur après quelques tâtonnements. Des étagères métalliques, remplies de cartons, ce qui ne le différenciait pas des autres conteneurs, volés ou non volés. Sauf un petit logo, presque invisible, avec un parapluie rouge sur fond blanc... Il y avait un bureau de monté à l'intérieur. Des notes éparses. Un système de vidéo surveillance qui fonctionnait dans le vide... Hippolyte fronçait les sourcils. Il inspecta le contenu des cartons. Des factures, principalement, des relevés administratifs. Il fouillait toujours, cherchant des choses précises. Il extrait brutalement une chemise bleue, qu'il enfouit rapidement dans son sac.
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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeJeu 1 Juil - 22:43

Hippolyte : - Non, nous ne nous connaissons aucunement. Enfin, en tout
cas pas par les voies les plus traditionnelles. Je ne sais pas
grand-chose de vous. Et vous ne savez absolument rien de moi, ce qui me
place en position de force.

Alma : - Vous êtes quelqu'un de très rassurant Monsieur Van Heidegger. Vraiment.

Elle lui adressa un sourire, légèrement narquois. Pour la mettre à l'aise, rien de mieux que lui dire qu'elle est en mauvaise posture. Imperceptiblement ses muscles se tendirent. Le jeune homme qui s'acharnait visiblement sur l'ouverture du conteneur, réussit à faire sauter le dernier verrou.

Hippolyte : - Mais avant de passer à un quelconque interrogatoire, je
vous propose cordialement d'entrer dans ce conteneur. Je doute que nous
y trouvions du thé et des petits gâteaux, mais c'est mieux que de
rester dehors, surtout avec ce qui traîne.

Alma : - Je ne suis pas persuadée que ce qu'il y a là-dedans soit vraiment mieux que ce qui se balade dehors mais bon...

Un interrogatoire ? Mais sur quoi est-ce que je suis encore tombée moi ?
N'ENTRE PAS SINISTRE IDIOTE !!
Mais ne hurle pas comme ça... Et puis bon, au pire, tu pourras tout défoncer alors te plains pas. Ça devrait pas te gêner de tuer tout ce qui traine dans les parages.

Son interlocuteur la regardait et lui parla, fort cordialement :

Hippolyte : - Allons. Je suis en position de force théorique, mais je
sais bien que vous ne craignez pas grand-chose du commun des mortels.
Je ne vous inspire peut-être pas confiance, mais croyez-moi sur
paroles. C'est mieux que de rester dehors. Ils vous ont repérée.

Alma : - Eh bien...il faut dire que quelqu'un qui force l'entrer d'un conteneur, tenant une arme à la main, ce n'est pas l'idéal pour inspirer confiance. Et comme vous l'avez dit, je ne vous connais pas. Il se peut très bien vous ayez les moyens de me tuer sans me laisser le temps de la réflexion. Cela dit, je ne vais pas tenter le diable n'est-ce pas ?

Et elle entra, faisant la sourde oreille aux contestations de son double. Le système de verrouillage intérieur ne lui échappa pas mais sur le moment, elle lui accorda très peu d'importance. Son regard avait été automatiquement appelé et fixé sur le logo, ce fameux logo, qui lui avait "offert" tant de choses. Lui en prenant beaucoup en échange. La jeune femme resta un long moment bloquée sur ce rappel, puis haussant les épaules, elle s'en détourna.

Alma observa longuement le jeune homme qui fouillait dans les dossiers, visiblement à la recherche de quelque chose. Il enfourna un dossier bleu dans son sac, ne se préoccupant absolument pas d'elle. Ce qui l'arrangeait. Elle s'adossa contre la paroi métallique du conteneur, son éternel sourire aux lèvres. Si ce fameux Van Heidegger était dans les rangs des "Umbrelliens", sa façon d'agir indiquait le contraire.

Sans bouger, elle snobait les exclamations et les jurons de l'Autre, qui s'époumonait à lui dire de dégager, sentant venir la catastrophe. Alma restait tranquille, pas forcément en confiance, mais ne s'inquiétait pas. Étrangement.
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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeVen 2 Juil - 3:22

Sa masse de cheveux poivre et sel et le col de son imperméable cachaient le tatouage qu'il arborait à la nuque, à l'encre bleutée. Il affectait une démarche presque nonchalante, assurée, pas seulement pour mettre en confiance la jeune femme, mais tout simplement parce qu'il était réellement assuré. Il savait qu'il était en présence de quelqu'un qui sortait du commun en terme de pouvoir, bien qu'il n'en connaisse évidemment pas toute l'étendue... Et il doutait qu'elle-même soit totalement assurée de ces derniers. Ce qui le confortait également dans sa propre position exceptionnelle. Hippolyte détestait faire usage de ses soi-disants "pouvoirs" : cela lui demandait une énergie énorme, lui filait un mal de crâne infect, et le mettait de très mauvaise humeur, en particulier quand il avait un tas de copies à corriger. Oui, c'était simplement infâme.

Ce n'était pas un être particulièrement sociable. Il était souriant quand il donnait ses cours, mais il se considérait lui-même comme un marginal. Dans la foule, on ne le remarquait pas, ou peut-être qu'on faisait attention à cet homme étrange, au pas de danseur, avec ses redingotes et ses costumes un peu désuets. Il n'avait jamais eu de conquêtes féminines dignes de ce nom, à part quelques aventures de jeunesse, loin d'être un tombeur, même si son élégance attirait l'oeil de certaines femmes : sa timidité maladive était pour lui un obstacle, et combien de nuits blanches avait-il passées avant de présenter sa thèse, angoissé à l'idée de se soumettre au jury. Il la surmontait à l'université, emporté par sa passion pour la philosophie et la morale. Et pourtant, il souriait à Alma, se trouvait des manières de gentleman dont l'origine lui échappait. Il ne ressentait pas de pitié, pas de compassion pour elle, contrairement à tous les autres cobayes qu'il avait croisés. Eux, ils représentaient des pauvres créatures, des victimes sacrificielles sur l'autel d'Umbrella. Non, pour lui, Alma était une victime, mais dans une autre façon. Il éprouvait à son égard de la curiosité, voire de l'empathie. Il ignorait pourquoi.

De plus, la conversation était assez mal engagée pour la liquider : ce serait le summum de la vulgarité que de l'inviter à entrer dans un endroit aussi exigüe que le conteneur, le sourire aux lèvres, pour la buter. C'était tout simplement... Une règle de bienséance.

Aussi conserva-t-il ses bonnes manières et sa nonchalance quand il poursuivit la conversation, sur un ton léger :

Alma : - Je ne suis pas persuadée que ce qu'il y a là-dedans soit vraiment mieux que ce qui se balade dehors mais bon...
Hippolyte : - Je déteste la relativité, mais je dois vous avouer que tout cela dépend du point de vue. Entrer dans les recoins sales d'Umbrella, c'est un peu comme commencer un jeu de piste, vous savez, avec des miettes de pain. Ce que nous pouvons découvrir là-dedans (il entra dans le conteneur, tint la lourde porte à Alma) peut être effrayant ou futile dans nos quêtes respectives, mais malheureusement, ce n'est que le début de nos prospections.

Alma : - Eh bien...il faut dire que quelqu'un qui force l'entrer d'un conteneur, tenant une arme à la main, ce n'est pas l'idéal pour inspirer confiance. Et comme vous l'avez dit, je ne vous connais pas. Il se peut très bien vous ayez les moyens de me tuer sans me laisser le temps de la réflexion. Cela dit, je ne vais pas tenter le diable n'est-ce pas ?

Il eut un léger rire, referma la porte, enclencha le verrouillage.

Hippolyte : - Allons, est-ce que quelqu'un comme vous se laisserait si aisément abattre par un vulgaire pistolet? C'est bon pour les amateurs, et je doute que vous en soyez une. Ce n'est même pas une question de tenter le diable. Je ne suis rien d'autre qu'un homme. Autrement dit, rien. Et si j'avais eu, et les moyens, et l'intention, de vous tuer sans vous laisser le temps de la réflexion, croyez-vous que je me serais donné la peine de vous entraîner dans un conteneur? Je suis peut-être quelqu'un de raffiné, mais j'ai le désagréable devoir de vous dire, sans avoir l'espoir de vous apprendre quelque chose, que l'on peut parfaitement tuer quelqu'un avec toute l'élégance possible sans pour autant devoir l'entraîner dans des coins sombres.

Hippolyte s'étonnait. C'était la première fois qu'il tenait un si long discours sans contenu philosophique à quelqu'un d'autre qu'un de ses étudiants sans bégayer ou dire n'importe quoi. Tant de mots en anglais, tant de phrases complexes, qu'il laissa légèrement transparaître son accent allemand. Il rougit légèrement, se redressa et se reprit.

Hippolyte : - Mais pardonnez-moi, je parle trop. C'est souvent comme ça, quand je suis nerveux.

Il posa son arme sur le coin d'un bureau, comme un nouvel effort de lui montrer qu'il n'était pas animé de mauvaises intentions.

Hippolyte (en se dirigeant vers le système de vidéosurveillance) : - Alors, voyons cela...

Il saisit le clavier, pianota un instant, brancha son PDA, et commença à craquer les failles, très rapidement, son regard sombre concentré. Il se fraya un chemin, désactiva le pare-feu et le mot de passe, puis entra dans le système. Les caméras invisibles postées tout autour des conteneurs devinrent siennes, et il fit un tour d'horizon. Il fit signe à Alma.

Hippolyte : - Approchez.

Il désigna l'écran plat qui était fixé sur la paroi métallique, écran qu'il sépara en quatre parties.

Hippolyte (zoomant sur des silhouettes quasi immobiles) : - Ils se positionnent. D'après leur tactique habituelle, ils auront deux voire trois snipers sur les hauteurs. Ici et là. Vous voyez leurs armes? Elles ne sont pas létales, mais chargées d'anesthésiants qui donneraient une claque à un éléphant. Eux, ici, à pieds, probablement quatre ou cinq types, sont normalement armés de tasers et de lacrymo. Ils viennent nous chercher, avec une escouade je dirais... Normale. Et ils ne veulent pas qu'on meurt. Peut-être pouvons-nous jouer là-dessus?

Le quadragénaire laissa les écrans les plus susceptibles de renseigner des positions des ennemis autour de leur conteneur, puis sortit ses lunettes à montures fines. Il mit des gants noirs en cuir et les enfila parfaitement.

Hippolyte : - Je déteste l'odeur de la poudre sur mes mains.

Il lui adressa un clin d'oeil complice.
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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeVen 2 Juil - 13:48

Alma se concentra sur les bruits au-dehors du conteneur. Des pas. Sur les boites de métal. Pas très discret, cela dit il fallait quand même savoir que plusieurs personnes se réunissaient dehors pour les entendre. La jeune femme savait de qui il s'agissait. Son cœur rata un battement tandis qu'une douce excitation bestiale, propre à son autre personnalité, faisait battre son sang dans ses tempes. Tout en verrouillant la porte, son interlocuteur lui répondit :

Hippolyte : - Allons, est-ce que quelqu'un comme vous se laisserait si
aisément abattre par un vulgaire pistolet? C'est bon pour les amateurs,
et je doute que vous en soyez une. Ce n'est même pas une question de
tenter le diable. Je ne suis rien d'autre qu'un homme. Autrement dit,
rien. Et si j'avais eu, et les moyens, et l'intention, de vous tuer
sans vous laisser le temps de la réflexion, croyez-vous que je me
serais donné la peine de vous entraîner dans un conteneur? Je suis
peut-être quelqu'un de raffiné, mais j'ai le désagréable devoir de vous
dire, sans avoir l'espoir de vous apprendre quelque chose, que l'on
peut parfaitement tuer quelqu'un avec toute l'élégance possible sans
pour autant devoir l'entraîner dans des coins sombres.

Alma : - Certes, ce n'est pas un pistolet qui va avoir raison de moi. Cela dit, je doute qu'un simple homme, tout ce qu'il y a de plus commun, réussisse à ouvrir ainsi un des conteneurs du Consortium sans trop de difficultés. De plus vous semblez plutôt bien renseigné sur ma petite personne. Enfin, même le plus simple des hommes est intéressant selon moi.

Elle suivait chacun de ses gestes des yeux, détendue, mains dans les poches. L'Autre s'était calmée en entendant les bruits de pas. Le danger n'était pas à l'intérieur mais bien à l'extérieur. Et elle se préparait à tout détruire, ce qu'Alma souhaitait éviter. En pleine campagne, une opération de destruction totale pouvait passer, il n'y avait pas trop de monde, donc moins de risques de blesser un malheureux passant. Mais en ville, surtout dans une agglomération aussi grande que Londres, elle allait devoir maîtriser la bête folle avec laquelle elle partageait son corps.

Elle remarqua un léger accent allemand dans les mots du jeune homme, qui semblait aussi peu habituer à parler. Elle sourit ayant quelques bases en allemand, se rappelant ses cours où son prof se tuait à lui expliquer chaque subtilité de la langue germanique. Elle lui adressa mentalement un petit mot d'excuses, elle pouvait être très têtue parfois.

Hippolyte : - Mais pardonnez-moi, je parle trop. C'est souvent comme ça, quand je suis nerveux.

Alma : - Ne vous excusez pas voyons, parler n'est pas un tort. Et il n'y a aucune raison d'être nerveux.

Elle-même n'était plus du tout sur la défensive, faisant visiblement confiance au jeune allemand, souriante et tranquille. Il posa son arme sur le coin du bureau, brancha son PDA au système de vidéosurveillance et commença à le pirater, sans trop de difficultés. Il fit signe à la jeune femme, lui demandant de le rejoindre.

Hippolyte : - Approchez.

Elle se glissa silencieusement derrière lui, regardant l'écran par-dessus son épaule. L'écran était séparé en quatre parties, chacune correspondant à une caméra. Il y avait des silhouettes, dont l'immobilité laissait paraitre un certain savoir faire, ce n'était pas des débutants qui étaient envoyés. La partie allait se révéler très...amusante.

Hippolyte : - Ils se
positionnent. D'après leur tactique habituelle, ils auront deux voire
trois snipers sur les hauteurs. Ici et là. Vous voyez leurs armes?
Elles ne sont pas létales, mais chargées d'anesthésiants qui
donneraient une claque à un éléphant. Eux, ici, à pieds, probablement
quatre ou cinq types, sont normalement armés de tasers et de lacrymo.
Ils viennent nous chercher, avec une escouade je dirais... Normale. Et
ils ne veulent pas qu'on meurt. Peut-être pouvons-nous jouer là-dessus?

Alma : - Très certainement. Mais restons méfiants. Cela m'étonne qu'une escouade normale comme vous dites, soit venue nous chercher. Ils me connaissent. Et ils savent que ce n'est pas avec un simple tazer qu'ils vont m'immobiliser. Pour les anesthésiants... Ma foi, cela est un problème, mais pas insurmontable, juste faire un peu attention et ça devrait passer. Enfin...ce ne sont pas des amateurs non plus. Et à dix contre deux, il faut qu'on fasse un peu attention quand même.

Alma se redressa, jeta un dernier coup d'œil aux écrans. Des paroles lui montaient aux lèvres, des paroles de chanson, d'un de ses groupes favoris, qui allaient à la perfection avec la situation. L'Autre les susurrait de sa voix vicieuse, impatiente.

Wilkommen in der Dunkelheit
In der Einsamkeit
In der Traurigkeit
Für die Ewigheit
Wilkommen in der Wirklichkeit...

Hippolyte plaça des lunettes, à la monture très fine, sur son nez et enfila des gants. Il lui adressa un clin d'œil en s'expliquant :

Hippolyte : - Je déteste l'odeur de la poudre sur mes mains.

Des couteaux de lancer se glissèrent entre les doigts de la jeune femme. Les lames noires brillaient d'une lueur de mauvaise augure. Elle lui adressa un sourire joueur, ses yeux verts reflétaient cependant sa concentration.

Alma : - C'est pour ça que je n'utilise jamais d'armes à feu.

Elle approcha silencieusement de la porte, laissant son autre personnalité se préparer tout en étant elle-même prête à la retenir. Elle allait devoir combattre contre ses hommes mais aussi contre elle.

Soit gentille. Pour une fois, retiens toi. Et fais ce que je te dis.
Oui oui...

Elle resta un long moment immobile, guettant les bruits au-dehors.
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Hippolyte Van Heidegger

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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeMar 6 Juil - 11:21

Alma : - Certes, ce n'est pas un pistolet qui va avoir raison de moi. Cela dit, je doute qu'un simple homme, tout ce qu'il y a de plus commun, réussisse à ouvrir ainsi un des conteneurs du Consortium sans trop de difficultés. De plus vous semblez plutôt bien renseigné sur ma petite personne. Enfin, même le plus simple des hommes est intéressant selon moi.

Hippolyte esquissa un sourire, tout en continuant d'inspecter l'intérieur du conteneur.

Hippolyte : - Cela fait partie d'un talent que j'ai été obligé d'acquérir, sans quoi je ne serais qu'un amuse-gueule pour le Consortium. J'espère le mettre quelques bâtons dans les roues, ce ne serait qu'un juste retour des choses.

La jeune femme semblait s'apaiser. Hippolyte en retirait un certain contentement, parcourant la surface du conteneur de son pas de danseur, comme s'il butinait, passant d'une étagère à une autre, le regard concentré. Il commença à manipuler de ses longs doigts fins son PDA, pianotant à une vitesse extraordinaire, ingérant et réutilisant une quantité d'informations extraordinaire. Peut-être un peu froidement, il expliqua à Alma la tactique qu'ils étaient susceptibles d'adopter pour l'intercepter. De les intercepter, corrigea-t-il mentalement. Lui aussi portait un tatouage, lui aussi était devenu un jouet d'Umbrella puis du Consortium. Il était possible qu'il les intéresse... L'allemand avait des ressources cachées étonnantes.

Alma : - Très certainement. Mais restons méfiants. Cela m'étonne qu'une escouade normale comme vous dites, soit venue nous chercher. Ils me connaissent. Et ils savent que ce n'est pas avec un simple tazer qu'ils vont m'immobiliser. Pour les anesthésiants... Ma foi, cela est un problème, mais pas insurmontable, juste faire un peu attention et ça devrait passer. Enfin...ce ne sont pas des amateurs non plus. Et à dix contre deux, il faut qu'on fasse un peu attention quand même.

Hippolyte : - Sans doute. Cela étant, peut-être ont-il reçu des ordres. Juste de l'intimidation. Ou simplement nous faire un peu de mal, ce qui ne serait pas étonnant.

Hippolyte ne montrait pas une once d'inquiétude, mais presque de la résignation. Lui aussi, on l'avait traqué jusque dans des recoins sombres de la capitale allemande, on l'avait poursuivi en France, on avait reniflé ses traces en Autriche... On l'avait arrêté, on l'avait molesté, on l'avait capturé. Il soupira. Il pensait avoir pris l'abonnement et les réductions qui allaient avec. Il se préparait mentalement à faire face, quoiqu'il dusse faire.

Il savait Alma télékinésiste. Dans des tons plus reculés, disons dans les années 90 - 2000, il aurait attribué ce "don" à une forte concentration du virus-G dans les veines de la jeune femme. Mais visiblement, ce n'était pas ça : Il se devait de l'avouer, même si cela lui coûter de devoir ainsi porter son regard sombre sur le physique de la jeune femme, mais Alma était une personne tout à fait charmante, très jolie, un beau regard et une voix qui apaisait Hippolyte. Tout ce qu'il y avait de plus humain, en somme, et non pas la créature immonde, haute de deux mètres, avec un oeil énorme fixé sur l'épaule, aux paupières coupées, qui ressemblait à l'Alien de Ridley Scott plus qu'à autre chose, qui était censée apparaître avec un tel taux de virus dans le sang. Il les avait vues à l'oeuvre, ces créatures. Elles étaient capables de détruire un complexe entier par la seule force de leur pensée... Non, il devait y avoir autre chose... Mais était-ce là une bonne nouvelle? Hippolyte ne préférait pas se prononcer.

Quant à lui... Il esquissa un léger sourire pour lui-même. Hippolyte n'usait que très peu de ses pouvoirs, notamment lorsqu'il "éliminait" les victimes d'Umbrella : il supposait que c'était la pire des ironies et d'une vulgarité sans fin que d'utiliser des pouvoirs octroyés par Umbrella pour en supprimer les victimes. Il les tuait donc à mains nues. Mais, avec les années, il avait appris à maîtriser ses pouvoirs. Il pouvait faire imploser des gens. Il lui fallait un intense effort de concentration, mais le résultat était là. Une neutralisation pure et simple par capitulation du cerveau, qui finissait par fondre et couler par le nez, les oreilles, la bouche et les yeux. Un vrai massacre à distance. L'inconvénient était que cela ne s'appliquait qu'à une seule cible et qu'il lui fallait un certain temps avant d'y parvenir, mais cela lui avait déjà permis de se sortir de délicates situations plus tôt.

Tout étonnant que cela puisse lui paraître, la jeune femme répondit à son sourire complice, et sortit de nulle part des couteaux de lancer, dont l'éclat métallique attira l'oeil de l'allemand. Il hocha doucement la tête, reprit son vieux Walther PPK, engagea une balle dans le canon et le garda à la main. Il balaya une dernière fois le contenu du conteneur du regard, rempocha son PDA.

Hippolyte : - Rien ne vous intéresse ici?

Il attendit la réponse, puis déverrouilla le système de sécurité intérieur du conteneur. Il tendit l'oreille, leva doucement la main pour faire signe à Alma, puis poussa la lourde porte du conteneur.

Hippolyte n'avait jamais reçu de formation policière. Certes, il avait fait son service militaire chez les communistes, peu de temps avant que le mur ne tombe, et il en avait bavé. Il gardait quelques souvenirs vagues, mais encore, ce n'était pas parfait. Il n'avait rien d'un flic quand il progressa dehors, à découvert parmi les conteneurs, l'arme au poing. Des bruits de pas, des gens qui couraient sur les conteneurs. Il prit la main d'Alma, l'attira contre une paroi, après avoir examiné le terrain, pour se couvrir.

L'inconvénient majeur était que les lumières étaient fixées aux conteneurs et n'éclairaient de ce fait que les parois et le sol, mais que le haut des boîtes métalliques restaient dans l'obscurité. Deux désavantages : ils étaient tout de suite découvert si jamais ils sortaient, et leurs agresseurs étaient quasiment invisibles, en tout cas difficiles à distinguer, avec la lumière dans les yeux comme cela...
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Alexandre Kennard
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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeMar 6 Juil - 11:53

Alexandre Kennard se tenait dans le bureau du directeur de recherche français, fumant pensivement un cigare, assis sur le siège en cuir, les jambes croisées. Il écoutait d'une oreille distraite cet incapable se plaindre de la fuite de ses cobayes dans la nature. Que tout était un fiasco, que le bilan humain de ces évasions était catastrophique. Il lui expliquait qu'il avait bien envoyé des escouades aux trousses des échappés, mais que pour l'instant, à part localiser ses jouets, il n'était pas parvenu à grand-chose. Le britannique se retenait de lui rire au nez. Etait-il à ce point naïf? Il ne fallait surtout pas jeter des soldats à peine expérimentés en pâture aux cobayes. Ce genre d'erreur grave pouvait être sévèrement punie par le conseil d'administration... Mais ce n'était pas son problème.

Le directeur lui tendit un dossier, assez épais, et fuit son regard. Alexandre en déduit qu'il avait la patate chaude dans les mains. Impassible, presque méprisant, alors que ce type était probablement plus gradé que lui dans la hiérarchie, il parcourut quelques pages, tomba sur la photographie d'une jolie jeune femme, française, apparemment.

Le Directeur : - Il ne s'agit pas du projet "übermensch", seules les séries 47 et 48 sont concernées. Mais elle leur est liée toutefois. Elle ne sera pas une porteuse, mais une sorte de fusible si jamais ça foire.

C'était très vague, mais Alexandre voyait à peu près les mécanismes, puisqu'il connaissait beaucoup de détails du projet "übermensch", destiné, comme son nom l'indiquait, en hommage à Nietzsche, de créer une race de surhommes, par le biais de fécondation avec des cellules infectées ou d'autres couplage avec des créatures innommables. Certains sujets servaient d'hôtes au développement des créatures, d'autres étaient désignées comme porteuses. Tout ceci restait aléatoire, ils en étaient encore aux phases de tests, à évaluer la résistance physique et la tolérance au virus de leurs sujets, mais une fois cette étape terminée, tout irait très vite. Le britannique était très fier de participer à ce projet ambitieux.

Mais la jeune... Alma, n'était pas destinée à subir le martyr des sujets "übermensch". En tout cas pas pour le moment. Ils devaient encore la préserver, mais pour un but qui restait encore obscur au jeune homme. De toute façon, il n'était pas payé pour fouiner dans les magouilles des scientifiques, quoiqu'il soit grandement intéressé par cela et qu'il poursuivait lui-même ses recherches, dans l'ombre et l'illégalité. Il adressa un regard intéressé au Directeur, qui semblait bouillir sur sa chaise, cramoisi.

Alexandre : - Eh bien, je vous écoute. Que dois-je faire?
Le Directeur : - Vous allez la capturer. Et la ramener. Je la veux vivante.
Alexandre : - Cela va de soi. Le Consortium a-t-il eu déjà besoin de se plaindre de mes services, monsieur?
Le Directeur : - Non. Vous avez raison, Kennard.

Il esquissa un sourire en hochant doucement la tête. Alexandre n'avait peut-être jamais été contaminé avec un quelconque virus. Non, cela aurait été trop simple. Il était devenu le tueur le plus performant de sa génération par la seule force de ses mains, et l'incroyable machine qu'était son cerveau. Il n'éprouvait pas de compassion, aucun sentiment. Il tuait, c'est tout. Il avait une force physique extraordinaire, une endurance déconcertante, une patience sans limite. Il maîtrisait une diversité d'armes effrayante. Certains pensaient qu'il s'était inoculé le virus. Il était impossible qu'il parvienne à une telle maîtrise de lui-même sans avoir touché à son code génétique. Il méprisait ces imbéciles. Kennard était indestructible. Et ceux qui l'admirait un minimum l'appelait Dieu dans les couloirs. Ha ha ha.

Il se leva, écrasa son cigare sur le bureau du directeur.

Alexandre : - Vous savez que si vous faites appel à mes services, vous aurez satisfaction. Ceci étant, si vous faites appel à mes services c'est que vous êtes drôlement dans la merde, mon petit bonhomme.

Il eut un sourire amusé.

Alexandre : - Votre machin, il est télékinésiste, c'est ça?
Le Directeur : - Exact.
Alexandre : - Et je fais comment pour pas qu'elle m'écrase simplement?
Le Directeur : - On dit de vous que vous êtes d'une grande force d'esprit. Il suffit que vous évitiez les murs qu'elle lancera sur vous, et que vous la fassiez sortir de ses gonds. Une fois sa personnalité révélée, ce ne sera que plus simple de la maîtriser. Vous en avez vu d'autres. Des pires.

Alexandre hocha la tête.

Alexandre : - Je vais déjà voir comment vos brêles vont s'en sortir. Ensuite, j'aviserai de la marche à suivre.
Le Directeur (visiblement très las) : - Ils sont aux docks.

Alexandre laissa la larve du Directeur dans son bureau, et se rendit aux docks. Il fit un rapide tour d'horizon, regarda tranquillement les soldats se mettre en place. Okay, ils étaient plutôt bien organisés, ils avaient tiré à profit l'avantage que leur offrait le terrain, et c'était tout à leur honneur, quoiqu'il ne fallait pas sortir de Polytechnique pour pondre une telle tactique. Il fit signe au chef, lui aussi en uniforme du consortium, son visage couvert. Il choisit un point d'observation en hauteur, prenant bien soin de ne pas se faire découvrir par le champ des caméras. Puis, il examina la situation...
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Alma
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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeMar 6 Juil - 17:49

Alma réfléchissait. Elle sentait au fond d'elle que si les hommes de Consortium étaient venus, ce n'était pas juste pour lui faire peur ou quelques bleus. C'était pour la ramener dans sa petite cage. Elle avala péniblement sa salive, les souvenirs de son enfermement remontaient à la surface, alors que ce n'était vraiment pas le moment.

Hippolyte : - Rien ne vous intéresse ici?

Alma : - Non. C'est dehors que quelque chose m'intéresse.

Elle lui adressa un bref sourire rassurant, semblant maitriser la situation. En fait, elle ne maitrisait pas grand chose. Sa tête bourdonnait, et dans les tréfonds de son esprit, une bête monstrueuse remuait. Elle attendait son heure qu'elle savait proche.

Alma regarda Hippolyte ouvrir les portes du conteneur, avec précaution. Jetant un rapide coup d'œil autour d'elle, elle le suivit à couvert. Leur situation était bien plus que problématique. Ils ne voyaient pas ce qui se trouvait au-dessus d'eux, sur les conteneurs. De plus, au moindre de leur mouvement, ils seraient à découvert. Et se faire attraper n'était pas la meilleure de idées.

Tu as besoin de moi, ma petite ?
Non non, ça va je gère...
Oh tant pis alors...je vais prendre le contrôle de force.
Quoi ?! Mais...
Chut ma belle. Laisse moi faire.


La voix vicieuse de l'Autre raisonnait encore à ses oreilles lorsque brusquement, elle prit le contrôle. Alma s'appuya contre la paroi du conteneur, se tenant la tête à deux mains, laissant tomber ses couteaux. Elle se laissa glisser au sol, tremblante, se mordant violemment la lèvre inférieure. La jeune femme sentait l'ombre qui prenait possession de son corps et de son esprit. Lentement. Appréciant sa souffrance alors qu'elle l'emprisonnait dans un coin de leur esprit partagé. Elle répéta doucement :

Laisse moi faire, petit ange.

Alors, Alma céda. Elle n'avait jamais réussi à lui tenir tête bien longtemps. Ses yeux, d'un vert émeraude, tellement rieurs, devinrent peu à peu noir, reflétant sa haine et sa folie. Elle se redressa tranquillement et tendit la main vers les couteaux qui voletèrent et se posèrent dans sa paume. Puis, se tournant vers Hippolyte, elle lui dit doucement de sa voix lointaine.

Alma : - J'ignore totalement ce que vous foutez ici. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je compte sur votre instinct de survie pour vous en sortir. Votre vie de m'intéresse pas. Si vous y restez, ce sera vraiment dommage pour vous.

Toujours souriante, elle se tourna vers les autres conteneurs qui les entouraient. Elle entendait la respiration des hommes qui tentaient de se faire le plus discret possible. Mains dans les poches, la démarche nonchalante, elle fit quelques pas en avant, se révélant à la lumière. Elle promena son regard sur le haut des boites de métal et lança avec un sourire joueur.

Alma : - C'est pas très poli de rester cacher comme ça. Venez dire bonsoir.

Alma ne fit pas un geste. Les conteneurs se redressèrent lentement à la verticale, faisant glisser et tomber leurs occupants. Les agents se redressèrent en grognant, ne se rendant pas tout de suite compte que la bête qu'ils traquaient les regardait paisiblement. Les caisses métalliques s'empilèrent à nouveau, formèrent une espèce d'arène, bloquant toutes possibilités de retraite. Alma avait cependant pris soin de ne pas toucher à la planque du jeune allemand.

Elle fit un pas en arrière, et disparut dans l'ombre, laissant les hommes prendre conscience de leur position disons...un petit peu négative. Alma avait rejoint Hippolyte dans son coin d'ombre et lui adressa, avec un sourire plus menaçant que rassurant.

Alma : - Bien, à partir de maintenant, cher ami, c'est chacun pour soi et Dieu pour tous. Bis bald.

Elle sauta sur le haut d'une des boites, décidant d'explorer un peu les lieux. Elle repéra trois snipers qui avaient échappé au funeste destin des leurs collègues. Elle hocha la tête pour elle-même. Et avisa le premier, qui était proche d'elle. Se glissant silencieusement derrière lui, elle susurra à son oreille :

Alma : - Tu passeras le bonjour de ma part à tous tes petits collègues en Enfer.

Un de ses couteaux de planta dans la gorge du tireur, faisant jaillir un flot de sang. La jeune femme se redressa, son blouson dégoulinant du liquide vermeille. Elle jura entre ses dents et balança le cadavre au milieu des autres hommes, bloqués en bas. L'effet fut immédiat. Un frisson de panique les parcourut tous. C'était un avant-goût.

Alma se déplaça silencieusement vers le second tireur, celui-ci l'avait repérée et mise en joue. Elle ne ralentit pas le pas pour autant. Son esprit empêcha la balle de sortir du canon. Elle se retrouva à quelques centimètres du tireur et approcha son visage du sien, avec un sourire mauvais. Tandis qu'il la fixait avec horreur, la main de la jeune femme s'était frayée un passage entre ses muscles et tenait son cœur. Doucement elle y enfonça ses doigts, tenant de l'autre main la mâchoire de sa victime, pour l'empêcher de lui cracher du sang dessus. Il mourut quelques secondes plus tard.

Tout en retirant sa main de la carcasse, Alma regarda le troisième et dernier tireur. Il tremblait devant la bête folle. Décidant d'en finir rapidement avec lui, elle lança un de ses couteaux qui se planta entre les deux yeux de l'homme. Il s'écroula sans un bruit.

Le sang des deux victimes ruisselaient le long des parois de métal, maculait le sol, lentement. Alma termina de faire le tour et passa près d'un homme très bien habillé, le visage froid et dur. Elle ne lui fit rien. Au contraire. Elle le salua rapidement.

Alma : - Bonsoir.

Elle savait qu'il représentait une menace, sans doute était-ce la grosse pièce qui avait été envoyée pour la récupérer. Mais son esprit tordu décida de ne pas le tuer. Garder le meilleur pour la fin, quelque chose dans ce genre là.

La jeune femme regagna souplement la planque où se trouvait encore le jeune allemand. Éclaboussée de sang, elle lui adressa un sourire "Ne-vous-en-faites-pas-je-ne-vous-ferai-aucun-mal-je-suis-quelqu'un-de-civilisé-après-tout" et dégaina deux couteaux de lancer, un dans chaque main. Cependant, elle contempla la scène qui s'offrait à elle, avec délectation.

Les agents du
Consortium étaient entrainés pour faire face à toutes sortes de situation. Mais pas à celle-là. Coincés, ils s'organisaient, sortant leurs armes. Mais la peur se lisait dans leurs yeux. Une terreur sourde qui s'emparait d'eux. A n'importe quel moment, la télékinésiste pouvait décider de les tuer et les écraser avec les conteneurs. Ils se sentaient menacer, ce qui était tout naturel compte tenu de leur position.

Trop occupée à les regarder, Alma ne vit pas s'approcher un agent plutôt téméraire, taser à la main. Elle regarda avec un certain dédain les deux électrodes se fixer sur sa peau et grogna lorsque la décharge, d'une violence inouie, paralysa un instant tout ce corps. Il lui semblait que des centaines de milliers de petites aiguilles transperçaient sa chair. Elle leva le bras, regarda longuement l'agent, qui tenait son arme, tout tremblant.

Alma : - Échec et mat.

Elle fit mine de donner une pichenette à l'agent, comme elle l'aurait fait au roi dans le jeun d'échecs. L'homme se retrouve catapulter contre un conteneur. Quelques craquements. Des côtes brisées sans doute. Elle s'ébroua. La décharge avait été forte, mais pas assez pour l'arrêter. Faisant quelques mouvements d'assouplissement, elle rapporta son regard vers les autres agents, qui la dévisageaient en silence. Elle sourit.
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Hippolyte Van Heidegger

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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeMer 7 Juil - 1:31

Hippolyte avait ouvert la porte, avait souri à Alma, puis était sorti. Il avait évalué leur délicate position, et c'est à partir de cet instant qu'il fut incapable de faire la différence entre la réalité et une hallucination totale. L'air tremblait autour de lui, d'une énergie qu'il n'avait jusqu'alors jamais expérimenté. Où était passée la jeune femme, la jolie Alma, avec son regard rieur? Il avait senti quelque chose se briser en elle, mais n'aurait su définir quoi... Jusqu'au moment où tout a commencé à capoter.

Alma se tint la tête entre les mains. Hippolyte essaya de réagir immédiatement, connaissant le symptôme. Il se précipita sur elle, posa sa main sur son épaule, la força à le regarder.

Hippolyte : - Alma? Qu'est-ce que...

Il esquissa un mouvement de recul en lâchant une exclamation en allemand. Le regard si clair de la jeune femme s'assombrissait à une vitesse alarmante. Hippolyte prit peur. Son sourire tenait plus du rictus haineux que du joli sourire aguicheur qu'il avait aperçu jusque ici... Elle se releva, il fit instinctivement quelques pas en arrière.

Nom de Dieu si je m'étais attendu à ça...

C'était donc ça, le tremblement dans l'air. Quelque chose qui se déchaînait en Alma. Hippolyte avait un mauvais pressentiment quant à la nature de ce qui cohabitait avec l'adorable jeune femme qu'il avait doucement prise sous son aile quelques minutes auparavant. Sa voix avait changé, il y avait quelques accents effrayants dans le timbre pourtant si doux d'Alma. Bien malgré lui, Hippolyte frissonna. Elle lui avait demandé de dégager. Elle? Mais qui était-elle? Certainement pas Alma, puisque cette nouvelle personnalité semblait ignorer la présence antérieure d'Hippolyte. C'était un vrai merdier, en conclusion.

Un sifflement, celui d'une balle de sniper, dont l'impact se situa à quelques centimètres à côté de sa tête. Rentrant son cou dans ses épaules, Hippolyte se sépara d'Alma, qui avançait tranquillement à découvert, se précipita dans un recoin sombre, et dégaina son arme. Il regardait Alma, s'apprêta à intervenir, lorsqu'elle se mit à déplacer les conteneurs. La puissance de son énergie psychique renversa Hippolyte, et des décharges traversèrent son cerveau, le poussant à grogner et à secouer la tête pour retrouver un champ de vision normal.

Avec impuissance, l'allemand assista à un vrai massacre dans les règles de l'art. Il se trouva presque, dans un élan de compassion qui lui était étranger, à plaindre les agents du Consortium, totalement pris au piège, et dont il ne saisit l'exécution qu'à travers les cris et les bruits d'os brisés.

Il crut un moment que la jeune femme allait l'abandonner. Chacun pour soi et Dieu pour tous... Mais Dieu, ici, Dieu était mort, et bien mort, s'il restait encore quelques crédules. Quel Dieu pourrait autoriser qu'un être humain puisse ainsi être détourné à des fonctions guerrières? Quel Dieu aurait défié les lois de la nature pour déchaîner les passions haineuses dans le coeur de quelqu'un qui présente les facettes les plus charmantes du genre humain? Une vague de rage et de révolte renversa le coeur du quadragénaire. Mais il était impuissant. Il tressaillait à chaque bruit d'impact d'un corps contre la tôle, se recroquevillant sur lui-même.

Finalement, Alma, ou la chose qui habitait Alma, Hippolyte ne savait plus, revint vers lui. Elle semblait ne pas lui vouloir de mal, et l'allemand avant envie d'y croire dur comme fer. Pourtant, il se tenait sur la défensive. Son regard saisissant les éclats métalliques des couteaux de lancer, Hippolyte en déduisit que la machine de guerre n'était pas prête de s'arrêter. Elle était seulement en stand-by, fixant la scène d'un regard de prédateur, attendant un signe invisible... Il allait se lever, intervenir, quand un agent osa l'approcher avec un taser. Hippolyte leva son arme, mais Alma était déjà en mouvement, et l'écrasa avant qu'il n'ait pu respirer. Il regarda les électrodes plantées dans la peau de la jeune femme, souffrit pour elle. Il les saisit entre ses doigts et les retira délicatement. Elle regardait les autres agents, les survivants. Elle semblait totalement insensible à ses mouvements, son toucher.

Merde, elle s'est pris du 220 V, mec, elle va pas danser la polka en chantant le Vara Tibi Khagna!

Il ramassa le fusil d'un des décédés, l'épaula, et, méthodiquement, se mit à abattre les agents, concentrés sur la vision terrifiante d'Alma.

Quelle merde.

Ils tombaient à mesure que l'allemand faisait des trous dans les têtes. Il en restait quatre, il en abattit trois, le dernier trembla quand il aperçut le petit rond rouge du viseur du fusil d'Hippolyte se poser sur son front, et tenta de s'enfuir. Hippolyte tira dans l'arrière du genou, le précipitant à terre. Il n'avait pas vu l'homme élégant qui observait la scène, sans un mot, à quelques mètres derrière eux. Il reposa le fusil, posa une main, douce, sur l'épaule d'Alma, hésitant. Il lui parlait.

Hippolyte : - Alma, c'est moi, écoute-moi. Je sais que tu peux m'entendre. Alors, reviens-moi. C'est terminé. Reviens.

Il la couvrit de sa veste, nettoya son visage maculé de sang, doucement, de sa main. Elle était probablement toujours sous le coup de la décharge. Il la souleva dans ses bras, et ils s'éloignèrent de la zone de combat, le regard d'Hippolyte rempli d'inquiétude.
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Alexandre Kennard
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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeMer 7 Juil - 2:02

Alexandre ne s'était pas posté sur un conteneur, mais sur une tourelle qui jouxtait un entrepôt, par mesure de précaution. Même s'il supposait qu'Alma aurait quelques problèmes pour soulever les conteneurs, il ne pensait pas cela impossible, ayant expérimenté les prouesses des autres cobayes. Mais de là à soulever un entrepôt entier... Il serait prêt à tirer son chapeau si elle y parvenait. Peu de temps après, il se dit qu'il avait eu raison. C'était un vrai massacre, dans le sens le plus littéral et le plus pur possible. Il resta non pas stupéfait, mais admiratif, devant cette créature conçue par Umbrella.

Alma n'avait pas un physique imposant, d'une minceur extrême et d'une plutôt grande taille. Et pourtant, grâce à ses pouvoirs, elle parvint à anéantir quasiment une escouade d'Umbrella sans qu'elle ne manifeste beaucoup d'efforts. Il haussa un sourcil. C'est vrai, ces hommes n'étaient pas forcément l'élite du service du Consortium. S'il avait voulu envoyer l'élite, le Directeur se serait compromis et aurait en fait sciemment avoué sa défaite et son impuissance face à la cavale de son jouet. Il aurait envoyé le Biohazard Countermeasure Service. Quelle grossière erreur, dès ce soir, le service de communication du Consortium devrait annoncer à dix épouses éplorées que leurs maris s'étaient fait lamentablement écrasés sous des conteneurs métalliques. La crédibilité du Consortium en prendrait un coup.

Tout était enregistré par Alexandre. Il la regardait emprisonner les agents, sans même esquisser un pas vers eux. Il la regardait les projeter violemment contre les parois métalliques qui se trouvèrent pliées. Il la regardait empêcher même une balle de sortir du canon d'un fusil. Il était vraiment en admiration totale devant ce sujet. Alma frôlait la perfection, dans la rage et la haine, une puissance jusqu'ici inégalée. Il était émerveillée par la machine.

Puis son regard sombre tomba sur un homme qui semblait paniquer, à couvert, totalement perdu, pétrifié par la performance de la jeune femme. Alexandre le méprisa immédiatement. Qu'est-ce que c'était que ce puceau d'Umbrella? Puis, il concentra son regard sur lui. Sa tête lui disait vaguement quelque chose. Mais bon sang, c'est bien sûr ! Il faisait partie des projets allemands, un certain Van Heidegger. Une autre forme de télékinésie, beaucoup plus discrète. Et cet abruti ne réagissait pas? Bon Dieu, la lobotomisation d'Umbrella faisait des miracles ! Il se permit un éclat de rire.

Il s'approcha de la scène de la bataille, se projetant dans les airs pour franchir les obstacles qu'étaient les conteneurs, puis se trouva au milieu du massacre. Alma inspectait le champ de bataille, comme un général... Non, comme un loup qui humait le sang d'une brebis égaré. Lui, la brebis? Bien sûr que non. Il ne semblait même pas qu'il entrait dans l'équation, ayant été totalement ignoré par les actions de la jeune femme. Elle passa d'ailleurs à côté de lui, sans qu'il ne réagisse, que ce soit d'une manière positive en l'agressant, ou négative en prenant la fuite.

Alma : - Bonsoir.
Alexandre : - My lady.

Le britannique esquissa un sourire cruel. Comme deux adversaires de duel qui se saluent avant la mise à mort. Pourquoi ne l'avait-elle pas attaqué? Elle pensait lui prouver quoi? Sa puissance? Pensait-elle qu'il était un de ces incapables d'Umbrella qui gisaient sous des tonnes de tôles désormais? Apparemment non, puisqu'elle ne l'avait pas agressé. C'était peut-être une forme de respect. Il n'avait, de toute manière, jamais eu l'habitude de sous-estimer ses ennemis. Il n'était pas un vulgaire soldat. Il était un assassin, qui prenait en considération l'honneur de son ennemi. Et en l'occurrence, Alma était un adversaire redoutable.

Il la regarda achever sa besogne. Mais il n'avait plus rien à apprendre. Il devrait simplement se débarrasser de ses armes, le jour où il aurait à la ramener au Consortium. Il était très bon, voire parfait, au corps à corps, et il n'avait encore jamais vu Alma se battre autrement qu'en projetant ses adversaires ou en leur lançant des couteaux. C'était très bien, mais pour le menu fretin qu'étaient les escouades du Consortium. Alexandre valait mieux que cela. Son regard retomba sur le boulet allemand, qui ne sut se rendre utile, et encore seulement à moitié, qu'à la fin de l'affrontement. Et lui alors? Pourquoi se traînait-elle cet humain désuet et obsolète, impressionnable et parfaitement inutile? Il ne comprenait pas. A moins qu'ils ne soient pas vraiment ensemble, que cette improbable alliance de cobaye ne soit en fait le fruit du hasard. Cela ne serait pas étonnant non plus.

Sans un bruit, il repartit, s'enfonçant dans la nuit parfaite, d'un pas rapide.
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Alma
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MessageSujet: n   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeMer 7 Juil - 17:09

Alma regarda l'allemand descendre chaque agent un à un, méthodiquement, avec un fusil "emprunté" à l'un d'eux. Le dernier échappa à son sort, se retrouvant avec le genoux percé d'une balle. Il témoignera du massacre, si il arrive encore à parler après ce qu'il a vu. La jeune femme était toujours immobile, la décharge avait un effet minimum sur elle, elle était habituée à bien pire. Le jeune allemand laissa tomber son fusil au sol et s'approcha d'elle, posant doucement sa main sur son épaule.

Hippolyte : - Alma, c'est moi, écoute-moi. Je sais que tu peux m'entendre. Alors, reviens-moi. C'est terminé. Reviens.

Elle cligna des yeux. L'Autre avait eu sa dose de sang, elle allait digérer ses images de mort sanglante dans son coin et laissa place à la gentille petite Alma. Peu à peu, ses yeux redevinrent vert émeraude, mais ils restèrent ternes. Elle sentit vaguement qu'Hippolyte lui passait une veste sur les épaules et la soulevait. Elle se laissa faire, vidée de toute énergie. Appuyant sa tête sur l'épaule de l'allemand, elle resta un instant entre l'éveil et le sommeil, flottant comme dans un rêve qui était plutôt un cauchemar.

Alma prit une profonde inspiration, chassa sa migraine et força doucement Hippolyte à la reposer sur le sol. Ses mains tremblaient légèrement, mais elle avait déjà meilleure mine et son regard s'allumait de sa petite étincelle de joie de vivre. Elle mit un instant avant de retrouver toute sa stabilité, jurant entre ses dents contre le sol qui tanguait affreusement puis adressa un léger sourire à Hippolyte.

Alma : - Eh bien...quelle soirée ! Vous n'êtes pas blessé j'espère.

Elle semblait inquiète, se demandant si, à tout hasard, un de ses os n'avaient pas été brisés dans le carnage qui avait eu lieu. Mais elle se tranquillisa bien vite, si il était debout, c'est que les dégâts, si il y en avait, n'étaient pas trop important.

Dans un geste un peu mal assuré, elle leva sa main à la hauteur de son visage. Sa peau blanche était entièrement couverte de sang. Elle avait l'impression de sentir encore le cœur battre follement entre ses doigts. Alma enfouit ses mains dans ses poches, pour ne plus voir les traces de sa propre folie. Elle penserait à tout cela plus tard, tranquillement, en buvant un irish coffee dans le bar de Iollan.

C'était bien. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pu m'amuser comme ça. Tu sais, il ne faut pas trop me retenir petite, moi à force je m'ennuie. Alors bon...quand c'est à mon tour de jouer, tu me laisses faire. Sinon je dois utiliser la force, et tu sais bien que ce n'est pas agréable. Alors, angel, tu ne résistes pas. Enfin...je avoir de quoi m'occuper. De beaux souvenirs, tout frais. Hum...douce délectation.

La jeune femme se crispa légèrement. Elle était encore engourdie par le décharge du taser et la cicatrice qu'elle avait sur son ventre la brûlait. Elle ne souhaitait plus qu'un endroit où se poser. Et ne surtout pas se laisser aller, sinon, elle savait qu'elle serait perdue. Au fond d'elle, elle connaissait son destin, un jour, elle perdrait définitivement face à son autre personnalité et son corps ne lui appartiendrait plus, son esprit en sera réduit au rang de simple spectateur.

Alma marchait lentement dans les rues sombres, au côté d'Hippolyte. Elle savait que pour avoir une relation normale avec lui, c'était grillé. En général, pour faire connaissance avec quelqu'un et le mettre en confiance, on évite de faire un carnage juste devant lui. En le menaçant de mort par la même occasion. Elle soupira, ce n'était décidément pas une bonne soirée.

La foule se faisait plus opaque, ils entraient dans le cœur de Londres. Quelques curieux jetaient des regards inquiets voire même apeurés à la jeune femme. Elle était couverte de sang, son visage, son cou, ses vêtements et ses cheveux étaient poisseux du liquide vermeille, qui coagulait lentement. Alma avait aussi le goût du sang dans la bouche, comme après chaque petite intervention de son autre personnalité. Elle avala péniblement sa salive.

Elle s'arrangeait pour marcher du côté le plus sombre, afin d'éviter sa vision à trop de gens. Jack l'Eventreur aurait moins fait peur, couteaux à la main, qu'Alma à ce moment-là. Elle ressemblait à certains de ces vampires, représentés dans les films, couverts de sang après avoir "mangés". Certaines personnes ont du penser à cela, parce qu'elles se signèrent en passant près de la jeune femme.

Alma les ignorait. Ce genre de choses ne lui faisait plus aucun effet. Elle était terriblement lasse.


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Hippolyte Van Heidegger

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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeSam 31 Juil - 17:01

L'allemand avait encore bien du mal à réaliser ce qu'il avait vu. Certes, ce n'était évidemment pas la première fois qu'il voyait à l'oeuvre un cobaye d'Umbrella. Il en avait libéré tant, il s'était confronté à tellement d'entre eux, désespérés de mourir, puis finalement souhaitant que le calvaire prenne fin. Certains l'avaient supplié, mais beaucoup trop malheureusement s'étaient débattus. Il avait également affronté des cobayes transformés irrémédiablement, par le virus-T et exceptionnellement par le virus-G. Cette fois, il avait dû faire preuve de beaucoup d'imagination et de réflexes pour en venir à bout. Il avait détruit à lui-seul la moitié d'un complexe souterrain, en posant des bombes artisanales un peu partout et en jouant à Pac-Man avec la bestiole. Cela avait été assez folklorique.

Mais pour l'instant, bien peu avaient atteint le niveau de la jeune femme. Cette soif de sang, ce massacre, ce visage diaboliquement calme tandis que des crânes se faisaient écraser par les débris... Ce n'était pas humain. Hippolyte avait saisi toutes les souffrances nécessaires, les viols successifs, ce qu'ils lui avaient fait subir pour atteindre un tel niveau de perfection et d'indifférence quant à la mort. Des sentiments contradictoires l'avaient saisi à la gorge, et ne semblaient pas vouloir le quitter. Du moins pour l'instant, en cet instant où il la tenait dans ses bras, où il regardait son visage ensanglanté, encore sonné par la formidable décharge qui avait tétanisé la jeune femme. Où il voyait la beauté d'un ange entaché par le sang souillé. Hippolyte aurait dû la tuer, maintenant qu'elle était affaiblie, à sa merci, entre ses bras. Non. La souffrance avait été trop forte. Et l'empathie qu'il avait éprouvé pour la jeune femme, alors qu'il savait pertinemment qu'elle était un cobaye d'Umbrella, tellement inhabituelle et immédiate, lui qui était un vieux loup solitaire, célibataire endurci, occupant machinalement un appartement comportant cinq pièces, dont la plupart étaient vides, poussiéreuses, l'empêchait de lever la main sur elle.

Il l'entraîna le plus loin possible des lieux de la bataille, bien qu'il sache que ses maigres jambes ne pourraient les amener hors de portée d'Umbrella, du Consortium, tutti quanti, avec leurs hélicoptères, leurs camions, leurs agents surentraînés. Il reposa Alma sur le sol, quand elle le lui demanda. Voyant que la jeune femme était probablement aux prises avec des vertiges, il la soutint, passant un bras autour de ses épaules.

Alma : - Eh bien...quelle soirée ! Vous n'êtes pas blessé j'espère.
Hippolyte : - Non, ça va, ils n'ont eu d'yeux que pour vous, mademoiselle.

Il lui sourit, avec bienveillance. Et puis, de toute façon, ce n'était pas un problème, les blessures...

Ils s'enfoncèrent dans les rues de Londres, se mêlant à la foule. Il sentait le sang qui coulait hors du corps d'Alma. Cette odeur cuivrée, et bientôt fortement désagréable, tandis qu'il coagulait, une odeur malheureusement trop familière pour lui. Les gens la regardaient avec effroi. Il passa machinalement un bras autour de ses épaules, la serra contre lui. Ils formaient un couple détonnant, lui en costume complet couvert des poussières des débris, décoiffés, le col ouvert, allure négligée, ce à quoi il ajouta une cigarette, une brune, roulée, au coin de sa bouche. Elle, couverte de sang, le regard hagard, la démarche peu assurée. Elle avait plus besoin de se rendre au centre de secours le plus proche, au lieu de se trimballer avec un galant élégant.

Sauf qu'Hippolyte n'avait pas confiance. Ils pourraient en faire agir pour le compte du Consortium, embarquer Alma et lui refaire subir des traitements inhumains. Il ne laisserait pas faire. Aussi avait-il une idée de l'endroit où il allait l'emmener. Rester dans les rues n'était pas la meilleure des solutions. Ils étaient exposés à la vue de tous, à leurs regards incultes et méprisants, ignorants de ce qui se passait réellement derrière le monde, derrière le bienveillant logo de la multinationale qui leur fournissait à la fois l'abonnement téléphonique pour appeler le cabinet médical le plus proche, le vaccin antirabique qu'on va vous injecter, l'espèce de lit en plastique sur lequel vous vous asseyez, et la machine à café à la sortie du cabinet qui va vous servir à décompresser. Il les méprisa tous, l'espace d'une seconde.

Alma marchait dans l'ombre. Peut-être son invitation allait lui sembler étrange. Aussi l'arrêta-t-il doucement, l'entraînant dans une ruelle sombre.

Et toi, tu trouverais pas ça glauque?

Faisant mentalement taire la voix de sa conscience, il plongea son regard sombre dans celui de la jeune femme. Pendant un instant, il ne se passa rien. Il était exténué, et cela lui demandait un peu de ressource, sachant qu'Alma n'était pas n'importe quelle femme qu'il aurait croisé au coin de la rue. Soudain, l'obscurité s'évanouit. Des bruits apaisants de vagues qui s'écrasent sur un rocher, une odeur évanescente de sel. Le regard d'Hippolyte. Le mur derrière lui qui s'efface. Les gens qui disparaissent. Ses mains doucement se posent sur les épaules d'Alma. Une mouette qui crie au loin. Le léger crissement du sable sous les pieds nus de la jeune femme. Une douce chaleur, comme celle qui émane du sol après que les rayons du soleil de l'après-midi l'ait réchauffé. Le sourire d'Hippolyte. La digue, de loin, l'entrée du port. Un ferry, dans l'horizon brumeux.

Prochaine scène. Hippolyte est assis sur un siège, un livre sur les genoux, les lunettes sur le nez, le regard sérieux, une pipe au coin de sa bouche, fumant consciencieusement. Il posa le regard sur la jeune femme, qui était couchée, bordée dans un lit, a priori le sien. Elle a été changée, lavée, soignée par les soins du quadra allemand. Il l'avait vêtue d'une de ses chemises blanche et ses autres vêtements, en tout cas, les restes, avaient été lavés et repassés, trahissant le nombre d'heures où elle était restée inconsciente, ou hypnotisée, ou... Enfin, elle ne saurait le définir.

Sur la table de nuit, une sorte de plateau, avec des seringues vides, des morceaux d'ouates sanglants, des ciseaux, du fil chirurgical. Les propres vêtements d'Hippolyte étaient empilés dans un coin. Il était simplement vêtu d'une chemise blanche aux manches repliées, d'un pantalon de costume. Il était coiffé, rasé de près. Tournant de nouveau la tête vers la jeune femme, il lui sourit.

Hippolyte : - Bonjour.
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Alma
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MessageSujet: Re: Haunting Memories... [Libre]   Haunting Memories... [Libre] Icon_minitimeDim 1 Aoû - 21:17

Alma ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait. En quelques secondes, elle était passée de la rue sombre de Londres à une plage. Immédiatement, elle s'apaisa. Une légère brise marine caressait ses joues, le sable sous ses pieds la chatouillait légèrement. Elle fit quelques pas et se retrouva au bord de la mer. Les vagues s'écrasaient paresseusement sur des rochers non loin de là, l'écume s'élevait dans les airs avant de retomber mollement dans l'eau en une dernière couronne mousseuse et blanche. La jeune fille ferma les yeux et se laissa bercer par le mélodie des vagues.

Lentement ce doux rêve s'effaça laissant place au vide. Les vagues disparurent en même temps que le reste de la plage. Il ne restait que la brise. Qui avait une odeur de désinfectant. Ses muscles se crispèrent. Elle était de retour dans sa cage de cobaye, tétanisée. Alma regarda autour d'elle sans rien voir. Des bruits de pas, une lumière aveuglante, un visage portant un masque chirurgical se pencha vers elle. Des petits yeux vicieux la dévisagèrent.

? : - Bonjour cobaye. Nous allons reprendre la séance là où nous avons dû l'interrompre.

Il attrapa son bras et la traina sans ménagement dans une autre salle. Une fois installée dans un fauteuil, connectée à divers appareils de mesure, Alma ne parvint pas à retenir un gémissement de douleur. Ainsi, tout ce qu'elle avait vécu avant n'était qu'un rêve ? C'était bien possible. L'écran en face d'elle s'alluma. Elle sentit des picotements au bout de ses doigts. On lui envoyait de petits décharges électriques pour exciter ses nerfs. Le « film » commença. Des scènes d'une violence terrible se succédaient, des tortures immondes, des litres de sang versés en même temps que des entrailles. Des armes en tout genre et surtout la souffrance des suppliciés clairement exposée à la jeune femme. Le picotement dans ses doigts se fit plus fort.

? : - Réagis bordel...on va arriver à la réveiller !

Elle voulait fermer les yeux pour ne plus voir, se boucher les oreilles pour ne plus entendre mais bien évidemment elle ne le pouvait pas. Et puis un déclic, une violente décharge qui parcourt tout son corps. Son regard émeraude éteint. Sa tête penchée en avant.

? : - Merde elle nous fait un arrête cardiaque !

Combien de temps est-elle restée ainsi ? Alma ne saurait le dire. Elle aurait voulu être morte à cet instant. Mais non. Rien n'est simple avec Umbrella. Surtout pas la mort. Lorsqu'elle reprit conscience, elle était allongée, pieds et poings liés, le métal froid d'une table mordant sa peau nue. Elle frissonna.

? : - On va voir si ça à marcher cette fois.

La table lui envoya une première décharge, toute petite. Puis une seconde. Une troisième. L'intensité augmentant progressivement. Soudain, son ventre qui la torture. Une décharge qui lui brûle la peau. L'odeur de chair en feu. La douleur. Et puis il y eut la voix. Qui résonna au fond de son crâne.

A mort.

Les images défilent rapidement. La table qui vole. Les scientifiques qui restent tétanisés devant elle. Du sang. Beaucoup de sang. Des cadavres éclatés contre les murs. Écartelés. Déformés. Réduits en tas de chairs sanglantes. Le bruit des os qui craquent, lentement. Les hurlements de douleur. L'odeur métallique qui emplit l'air. Et puis deux électrodes sur son bras qui déchainent toute leur puissance. Le noir. Une voix lointaine.

? : - Messieurs. C'est un grand jour. Nous venons de créer l'arme ultime la plus parfaite au monde.

Alma ouvrit brusquement les yeux, le souffle coupé. Elle était allongée dans un lit bien moelleux, sans aucun lien, une chemise un peu trop grande pour elle sur les épaules. Elle se redressa, ses poings serrèrent nerveusement les draps. Tout était flou autour d'elle. Une puissante vague envoyée par son esprit affolé fit trembler les murs, les meubles, les objets. Tel une onde de radar, cela lui permis de « voir » où elle se trouvait. Il y avait quelqu'un. Ce n'était pas le labo où elle avait été enfermée. Un nouveau rêve destiné à l'apaiser avant de recommencer les tortures ? La jeune fille ramena ses genoux contre elle, se recroquevillant sur elle-même et posa une main sur la cicatrice qui couvrait les trois quarts de son ventre. Alma resta ainsi un long moment, immobile, la respiration faible. Petit à petit, sa vision se précisa, elle promena son regard autour d'elle, toujours aux aguets. Enfin, elle remarqua Hippolyte. Il lui sourit.

Hippolyte : - Bonjour.

Alma se détendit. Elle ne comprenait toujours pas ce qu'elle faisait dans cette chambre, avec une chemise qui n'était sans doute pas à elle sur les épaules, mais elle se sentait en sécurité. Son regard, jusque là resté morne, s'alluma de sa petite étincelle de vie et elle rendit, un peu timidement, son sourire à l'allemand.

Alma : - Bonjour...

Elle passa une main sur sa nuque et sentit ses cicatrices. Elle était dans la réalité. La jeune femme se détendit totalement. Un cauchemar. Ce n'était rien de plus qu'un cauchemar. Ou un souvenir.

J'aime me rappeler le jour de ma renaissance.
Ta quoi ?
Non rien...oublie...


La jeune fille porta ses mains sur ses tempes et souffla tout bas :

Alma : - Tais toi nom de Dieu...tais toi !

Elle prit une profonde inspiration et releva la tête. Glissant ses jambes hors du lit, elle s'assit au bord et regarda à nouveau Hippolyte. Il était visiblement entrain de lire, pipe à la main, concentré. Et en bien meilleur état qu'avant. Mais quand était-ce « avant » ? Alma avait perdu la notion du temps, elle remarqua ses vêtements nettoyés et repassés. La poussière qui dansait dans un rayon de lumière passant par la fenêtre. Cet « avant » était lointain déjà. Elle esquissa un sourire, tranquille.

Alma : - Où sommes nous ?

Il était temps qu'elle lui demande. Cette question la travaillait depuis son réveil. La jeune femme résuma mentalement les derniers évènements.

J'ai tué une dizaine d'hommes environ. Ensuite je suis retournée à Londres, dans les rues, avec cet homme. Après je me suis retrouvée sur une plage. Et maintenant dans une chambre avec...avec du matériel chirurgical. J'avais pas vu ça !!

Son regard resta un instant bloqué sur les seringues. D'autres souvenirs menaçaient de ressurgir. Elle détourna les yeux et plongea son regard d'émeraude dans celui d'Hippolyte.
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