Dossier Lazare : Hadès Shepard.

Extraits du dossier Shepard



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Tiens, tiens, une oreille indiscrète. Qu'est-ce que vous faites-là, petit parasite? Oh, vous consultez mon dossier. C'est marrant, j'ai l'impression que vous êtes légèrement... Frustré? Oui, ça doit être cela. Vous savez, je suis surprise, il n'y a que les rats qui parviennent à outrepasser les systèmes de sécurité de ma demeure. Non pas qu'elle soit sale, au contraire, c'est vous dire à quel point je suis surprise de vous trouver ici. Comme quoi on n'est jamais mieux servi que par soi-même, n'est-ce pas? Reposez cela, ça ne va pas vous servir, je vous le garantis. Faites comme chez vous, voilà votre récompense pour être parvenu à rentrer. Asseyez-vous, faites comme chez vous. C'est bien un exploit, vous voyez bien que ma demeure est loin d'être un trou à rats. Oui, ce que vous voyez là est bien un original de Freud, je l'ai acheté à une vente aux enchères à New York. Pour trois fois rien. Je vaux tellement d'argent que je peux m'offrir ce genre de bagatelle.

Oui, je vis seule. Ma vie est bien assez palpitante pour que je n'ai pas spécifiquement le besoin de m'encombrer d'importun. Oui, ma demeure est grande, silencieuse et spacieuse. Mais je suis le plus souvent dehors, à m'amuser. Vous connaissez déjà mon nom. Mais j'ignore s'il vous évoque quelque chose. Umbrella a bien gardé son secret, il me semble. Aujourd'hui, je suis l'une des grandes pontes et principale financière du laboratoire Lazarus. Mais je suis dans l'ombre. C'est peut-être ça le plus jouissif. C'est de pouvoir créer des produits qui vont changer à jamais votre existence, brassant des milliards de dollars comme s'ils n'étaient que de simples fantasmes, et que vous n'ayez jamais vu mon visage.

Vous devez sans doute vous questionner sur Lazarus. Cela ne ressemble pas à une division d'Umbrella, ce n'est pas non plus une entreprise écran. Ne vous recroquevillez pas comme ça, ce n'est pas parce que je suis l'un de leur projet que je vais vous dévorer tout cru. C'est fort peu poli, de surcroît. Je ne suis pas une de ces chiens de garde, qui ne savent pas se tenir parce qu'ils réagissent mal à leurs nouveaux pouvoirs. La raison en est simple, accrochez-vous à ce siège. Je suis crée de A à Z. Quel âge vous me donnerez? Non, ce n'est pas parce que je suis une femme qu'il ne faut pas supputer mon âge. 30, 35 ans? J'ai en réalité 19 années de création effective.


Vous pensiez que le trafic biogénétique prendrait fin avec la chute d'Umbrella? Vous n'êtes pas stupide, vous vous êtes rendu compte que vous aviez tort, très rapidement. J'ai été crée pour être la femme parfaite. Intelligence surdéveloppée, physique sans faille, récupération rapide. Je devais être un des supersoldats d'Umbrella. Ils ont misé des milliards de dollars sur moi - je dois valoir le PIB du Burkina Faso à moi seule - et m'ont dotée du must de la biotechnologie. De ma première cellule à la dernière connexion neuronale, tout est artificiel, donc vous pouvez arrêter de me baver dessus. Oui, j'ai remarqué. De toute façon, vous êtes comme tous les autres. Hommes ou femmes. Je suis habituée. Comme une vulgaire pilule, j'ai été fabriquée en laboratoire, portée par une femme saine, arrachée de son sein - il me semble que ma mère a fini dans une benne à ordures, n'ayant pas survécu à mon extraction. Oh, je vous en prie, ne prenez pas cet air dégoûté, c'est le lot de tout le monde ! Puis j'ai été élevée aux hormones. A 8 ans, j'avais déjà une apparence adulte et une intelligence maximale. J'avais atteint ma maturité. J'ai tué mes premiers hommes à cet âge, d'ailleurs. Comprenez-moi bien. Je ne prétend pas être quelqu'un de parfait. J'ai été programmée pour être la femme parfaite. Voilà. C'est tout.


Je suis probablement l'une des plus belles réussites d'Umbrella. Je suis allée au-delà de toute espérance. J'ai écrasé tant d'ennemis. Je suis l'arme suprême. J'aurais pu continuer sous leurs ordres. Mais leur chute a précipité certaines choses. J'ai été laissée pour compte, ce qui est étonnant, vu l'investissement que je représente. Enfin... Une société m'a mis le grappin dessus. J'ai beau ne pas connaître les sentiments humains, les difficultés humaines - après tout, j'ai environ encore un siècle à vivre avant d'être recyclée, qui pourrait s'en vanter?, je ne suis pas sotte, et j'ai su comprendre où était mon intérêt. Ce que je suis devenue... Un assassin? Pas vraiment... Je ne tue pas. Enfin pas vraiment. Pour ça, j'ai tout un tas de larbins qui peuvent s'en charger. Non, je suis la tête pensante, la responsable des projets. Je suis quelqu'un qui va vous traquer jusque dans les recoins les plus sombres de la ville, pour vous soutirer des informations, je vais vous injecter tout un tas de produits qui vont faire de vous des terrains fertiles à l'avènement du surhomme. Pour autant, je ne suis pas non plus totalement indépendante. Je suis sous les ordres de quelques directeurs.

Ce qui leur plaît le plus, c'est que je ne crains rien. Je ne connais ni la peur, ni les regrets, ni l'amour, ni l'amitié. Je ne connais que la hiérarchie et son respect, je ne connais que l'obéissance aux ordres. Je suis mieux qu'un chien de garde. Je n'ai aucune patience pour l'incompétence, ou pour les héros du dimanche. Tout doit être carré. Et je fais en sorte que tout le soit.

J'étais affectée aux Etats-Unis, ne croyez tout de même pas que je vais décemment rester derrière un bureau à prendre des notes et modéliser tout un tas d'atomes dont vous n'aurez pas idée des propriétés. Je suis une femme de terrain, un agent Lazarus actif. J'ai traversé de très beaux paysages, j'ai vu des choses que peu de gens peuvent se vanter d'avoir vus. Je me suis goinfrée de connaissances, je suis le climax de la perfection. Oh, oui, je reste mortelle. Mais qui donc pourrait me briser? Ma capacité de régénération me donne le pouvoir d'encaisser une balle à bout portant et me relever sans problème. Oui, je suis toute puissante. Il n'y aurait finalement que ma volonté qui pourrait me faire obstacle et me vaincre physiquement. Mais ma volonté est sous mes ordres...

J'ai d'ores et déjà une liste de nom qu'il me faudrait exploiter. Vous devriez partir. La chasse ne fait que commencer...